Les écoles et marchés sont restés fermés en ville de Beni lundi 28 juin 2021 après deux attentats le dimanche 27 juin dernier. Cette paralysie des activités est consécutive au mot d’ordre du comité urbain de sécurité qui a suspendu pour 48 heures (lundi et mardi) les activités dans des écoles, églises, marchés et dans d’autres endroits publics pour prévenir des dégâts énormes en cas d’éventuelles explosions.
Le marché central de Kilokba est resté fermé. Des étalages vides, magasins, boutiques et d’autres maisons de commerce fermés. La même situation a été vécue dans d’autres endroits en dehors du marché comme sur le boulevard Nyamwisi où les activités commerciales ont tourné au ralenti, les maisons de commerce quasiment fermées.
De même dans les écoles, l’ordre de l’autorité urbaine a été scrupuleusement respecté. À l’institut Bungulu, une école étatique, seul le gardien était visible à la porte pour assurer la sécurité.
Cette décision est différemment commentée par la population de Beni.
Madame Aimé est allé au marché dans le but de se ravitailler en vivres, mais sans rien trouver. Elle pense que les autorités devraient prévenir la population sur une mesure pareille car, ”la population de Beni vit au taux du jour. On nous ferme le marché sans nous prévenir où et comment nous ravitailler. Oui c’est une mesure salutaire parce qu’elle est prise pour nous prévenir du danger mais la faim ne va pas nous épargner. D’ailleurs, la suspension des activités n’est pas une solution efficace car l’ennemi peut aussi suspendre ses activités et reprendre après les 48h. Pourtant les nombreuses gens qui sont toujours au marché peuvent bien surveiller le mouvements des personnes suspectes…”, a-t-il expliqué.
Mais pour la société civile, cette décision vise à prévenir les vies humaines et elle est normale compte tenu de l’Etat de siège et vu l’urgence sécuritaire. Selon Kizito bin Hangi son président, il revient maintenant aux autorités de traquer les assaillants qui font exploser des bombes et les déférer devant la justice. Il souhaite constater un résultat palpable à la fin de ces 48 heures.
Cette mesure a été prise par le comité urbain de sécurité de Beni après deux explosions successives des bombes dans des endroits géographiquement différents au cours d’une même journée occasionnant plusieurs dommages à la population.
La première bombe a éclaté à 6 heures à la paroisse Emmanuel de Butsili, faisant 2 blessés et plusieurs matériels endommagés. La seconde est celle du rond-point Malumalu à 19 heures, où l’auteur de la bombe lui-même est décédé et plusieurs blessés. L’hôpital général de référence de Beni affirme avoir accueilli 3 victimes qui y poursuivent les soins.
Delphin Mupanda (Correspondant au Nord-Kivu)