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Beni : au moins 50 ex-otages des ADF retrouvent leurs familles

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Au moins 50 ex-otages des Forces démocratiques alliées (ADF) sont réinsérés dans leurs familles respectives à Beni, dans la province du Nord-Kivu depuis le vendredi 8 mars 2024.

Hommes, femmes et enfants dont l’âge varie entre 6 mois et 35 ans sont retournés. Certains enlevés lors de différents conflits dans les villages de Beni, ont passé plus de trois ans de captivité.

« On m’avait emporté au champs quand je cultivais le riz. Les personnes qui étaient avec moi étaient toutes tuées. C’est pour moi une grâce de revenir en famille aujourd’hui, mais nombreux sont encore en brousse. Les garçons tout comme des filles qui subissent des traitements inhumains. Ce sont les soldats ougandais qui étaient venus bombarder notre camp et c’était l’occasion de nous enfouir », a raconté une ex-otage, qui venait de passer 3 ans en captivité.

Retour des personnes considérées comme morts

L’allégresse a caractérisé les familles réunifiées après plusieurs jours de séparation. C’est le cas de Kombi Norbert qui revoit sa fille après 3 ans, depuis une attaque des ADF à Bulongo, dans le secteur de Ruwenzori. Elle est sortie de la brousse grâce aux opérations militaires menées conjointement par les armées congolaise et ougandaise.

« Je suis vraiment content. Ma joie est de revoir un enfant perdu que je n’espérais même pas revoir. Il a été enlevé en 2021. C’est une joie de le revoir et de l’accueillir encore en famille. Il reste encore deux enfants garçon et j’espère les revoir aussi prochainement », a-t-il expliqué sous une joie immense.

Halte à la stigmatisation des ex-otages

L’armée demande aux membres de la communauté de bien accueillir ces personnes. « Elles ne doivent pas faire objet des traumatismes et des stigmatisations suite à leur ancienne appartenance au mouvement », martèle le capitaine Anthony Mualushai, porte-parole des opérations Sukola 1.

Avant leur réinsertion dans des familles respectives, elles ont bénéficié d’une prise en charge psychologique et de l’apprentissage d’un métier durant 3 mois, indique Sekombi Katondolo, de la fondation Bridge Way, l’organisation chargée d’accueil de ces personnes.

« Ces personnes ne sont plus dangereuses pour les familles et la communauté. Nous remercions les autorités congolaises qui continuent à nous soutenir dans le travail que nous menons et c’est à eux maintenant de continuer avec le travail avec ces co-citoyens », a-t-il ajouté.

Il s’agit d’une nouvelle vague des personnes associées au groupe armé ADF d’être réinsérées dans leurs familles respectives, après leur libération de la brousse lors des opérations militaires.

Depuis novembre 2022, les armées congolaise et ougandaise mènent conjointement des opérations contre les ADF, accusées d’être responsable des massacres et enlèvements des milliers de civils dans la région de Beni (Nord-Kivu), Irumu et Mambasa (Ituri).

Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu

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