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Kikwit : la population inquiète face à la recrudescence du banditisme urbain dans les communes de Lukolela et Lukemi

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Depuis quelques jours, la ville de Kikwit, située dans la province du Kwilu au Sud-Ouest de la République démocratique du Congo, est le théâtre d’une résurgence inquiétante du banditisme urbain, communément appelé « phénomène kuluna ». Ce fléau, que l’on croyait en net recul, refait surface avec une violence accrue, notamment dans les communes de Lukolela et Lukemi.

Selon plusieurs témoignages recueillis sur place, les cas d’agressions, de vols à main armée et de cambriolages se multiplient, semant la peur au sein de la population. Les habitants dénoncent une insécurité grandissante, exacerbée par la récente libération de certains meneurs de bandes bien connus.

« Depuis la remise en liberté de certains chefs de gangs, notre quartier Bongisa, dans la commune de Lukolela, est à nouveau en proie aux agressions. De jour comme de nuit, des passants sont attaqués et dépouillés de leurs biens : téléphones, sacs, argent… », témoigne Portos Muntunzambi, chef du quartier Bongisa.

Il signale également une recrudescence des vols par effraction dans les habitations, renforçant l’inquiétude des habitants.

Patrice Mulanga, étudiant à l’université de Kikwit, a vécu cette insécurité de plein fouet. « C’était le lundi 14 avril 2025, vers 22h30. Je rentrais chez moi après avoir regardé un match dans un bar de Lukemi, téléphone en main. Cinq jeunes, dont une fille, armés de machettes, sont sortis d’une parcelle abandonnée et m’ont intercepté. Faute d’argent, ils m’ont arraché mon téléphone Android, un outil précieux pour mes recherches académiques ».

Appelant les autorités à intensifier les patrouilles policières, il estime qu’il est urgent de restaurer un climat de sécurité.

Hélène Musini, commerçante, a également été victime d’une attaque alors qu’elle rentrait du marché de la ville basse. « C’était sur l’avenue Bamputu, vers 19h. Des jeunes m’ont arraché mon sac à main contenant 270 000 francs congolais et 20 USD. J’ai crié, mais personne n’a pu intervenir ».

Quant à Mireille Mutolo, veuve résidant dans le quartier Vevo, elle exprime son désarroi face à la banalisation des violences. « Jusqu’où ira cette insécurité ? Chaque jour, des coups de feu retentissent dans notre quartier à cause des kuluna ».

Face à cette montée du banditisme, les habitants appellent à une réaction rapide et ferme des autorités locales et des forces de sécurité pour éviter que la situation ne dégénère davantage.

Badylon Kawanda Bakiman

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