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Amélioration des conditions carcérales: des recommandations des anciens détenus et défenseurs des droits de l’homme

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Les conditions de détention dans les prisons congolaises suscitent des vives critiques de la part de ses anciens locataires, et défenseurs des droits humains.

« Nos prisons sont des camps de concentration entretenus par l’Etat ! » dénonçaient les anciens prisonniers politiques dont Carbone Beni du mouvement citoyen Filimbi dans une lettre ouverte adressée au chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, le 10 février 2020. Une année après, fort est de constater que rien n’a été fait dans le sens d’améliorer ces conditions.

Une situation, également dénoncée par les Organisations non gouvernementales de défense des droits de l’homme.

« Elles sont caractérisées par les mauvaises conditions de détention (manque de nourriture, de soins de santé, d’eau potable…), la vétusté des infrastructures pénitentiaires, l’absence de formation des agents pénitenciers, l’absence de contrôle de la procédure disciplinaire, l’absence des infrastructures hygiéniques adéquates, la surpopulation carcérale, etc. Bien qu’ils s’observent des particularités, selon qu’on se retrouve dans tel ou tel autre coin du pays, ces problèmes sont omniprésents dans la quasi-totalité des prisons en République démocratique du Congo. Ils font ressembler nos maisons carcérales aux véritables mouroirs où planent le climat de jungle, d’insécurité, et tribulation permanente », décriaient les anciens détenus, avant de formuler quelques recommandations au gouvernement congolais, entre autres :

d’accélérer la réforme de la justice afin d’assainir l’appareil judiciaire gangrené par la corruption, la concussion, la politisation et le tribalisme qui poussent certains magistrats d’écrouer des prévenus par quête du lucre ou par excès de pouvoir; d’ordonner les états généraux de la justice afin d’établir éventuellement la libération de certains prévenus pour diminuer la population carcérale ;

de repenser le régime carcéral, par la réforme du système pénitentiaire congolais vieux de la colonisation, et renforcer les capacités des agents pénitenciers et des éléments de la police sur les droits et devoirs des prisonniers ;

de viabiliser les prisons du pays en les dotant des infrastructures hygiéniques adéquates, espace de loisirs et des équipements d’usage collectif ; et ordonner la fermeture des prisons dont les infrastructures sont gravement délabrées et ne répondent plus aux standards acceptables;
de valoriser la main d’œuvre carcérale pour des projets et initiatives de développement ;

de prendre des mesures incitatives de renforcement de l’autorité pénitentiaire à l’intérieur des maisons carcérales pour dissuader les organisations internes des détenus, qui sont source du désordre et du rançonnage dans les prisons congolaises.

Djodjo Vondi

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