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Kelly Nkute : « Plus qu’un simple métier, le journalisme est pour moi une véritable passion »

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Présentatrice de la célèbre émission politique (Dialogue entre Congolais) à la Radio Okapi, Madame Kelly Nkute, licenciée en Sciences de l’information et la communication à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC), actuellement Université des sciences de l’information et de la communication (UNISIC), a également un diplôme en Droit économique, social et culturel au Collège universitaire Henri Dunant à Genève, en Suisse.

Dans une interview exclusive accordée à mediacongo press (MCP) dans le cadre du mois dédié aux droits de la femme, Kelly Nkute est revenue sur son parcours, partant de ses études jusqu’à sa vie professionnelle .

MCP : Madame, pouvez-vous brièvement permettre à nos lecteurs de vous découvrir ?

Kelly Nkute : Je suis Kelly Nkute, Stony pour mes proches. Née et grandi à Lubumbashi où j’ai obtenu mon diplôme d’État en Latin-philo au Complexe scolaire Imani/Monseigneur Nsolotshi. Par la suite, j’ai choisi de poursuivre mes études universitaires à Kinshasa, à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC). Car à l’époque, la faculté de communication n’était pas encore établie à l’Université de Lubumbashi. J’y ai décroché une licence en Sciences de l’information et de la communication, avec une spécialisation en journalisme, option politique extérieure. Mon désir d’élargir mes horizons m’a ensuite conduit à Genève, en Suisse, où j’ai obtenu un diplôme en Droit économique, social et culturel au Collège Universitaire Henry Dunant.

Pourquoi avez-vous opté pour le journalisme et non un autre métier ?

Le journalisme est plus qu’un métier pour moi. C’est une véritable passion ancrée au cœur de la société. Depuis mon plus jeune âge, j’étais fascinée par ces voix qui résonnaient à la radio, ces visages qui s’animaient à la télévision. Je rêvais de faire partie de ce monde où l’on raconte des histoires, où l’on donne la parole à ceux qui sont souvent réduits au silence, où l’on informe le public sur les événements qui façonnent notre quotidien.

Ce qui me motive chaque jour, c’est cette soif de découverte, cette chance d’apprendre au contact des autres et de partager ces connaissances avec le plus grand nombre. Bien sûr, c’est un métier exigeant qui demande rigueur, adaptabilité et une éthique irréprochable. Mais quelle satisfaction de pouvoir contribuer, à mon échelle, à une société plus informée et plus juste !

Pourquoi le journalisme politique ? Parce que j’aime plonger au cœur des enjeux qui animent notre société, décortiquer les mécanismes du pouvoir et donner la parole à ceux qui en sont souvent exclus. C’est un métier exigeant, mais qui offre la satisfaction de contribuer à un débat public éclairé et constructif et favoriser un dialogue démocratique.

Est-il facile pour une femme de faire carrière dans le journalisme dans notre pays ?

Il est indéniable que le parcours des femmes journalistes est souvent parsemé d’embûches. Les préjugés sexistes, bien qu’en recul, persistent et entravent parfois leur progression. Dans un milieu où la présence masculine reste dominante, il peut être difficile de faire entendre sa voix et de s’imposer.

Cependant, il est important de souligner que les mentalités évoluent. De plus en plus de femmes accèdent à des postes de responsabilité dans les médias, témoignant d’une reconnaissance croissante de leurs compétences et de leur leadership.

Face à ces défis, la clé réside dans la persévérance. Il est essentiel de ne jamais se laisser décourager, de cultiver son professionnalisme et de soutenir activement ses consœurs. La solidarité féminine est une force puissante qui permet de briser les barrières et de construire un avenir plus équitable pour les femmes journalistes.

Avant d’intégrer la Radio Okapi, avez-vous évolué aussi dans un autre média ?

Radio Okapi a été mon premier pas dans le monde des médias. Avant de rejoindre cette radio, je n’avais aucune expérience professionnelle dans le domaine. J’étais encore étudiante, avide d’apprendre et de découvrir les réalités du journalisme sur le terrain.

Radio Okapi m’a offert une opportunité unique de me former et de me développer en tant que journaliste. J’ai pu apprendre auprès de professionnels expérimentés, découvrir les spécificités du journalisme radio et me familiariser avec les enjeux de l’information dans un contexte complexe.

Pouvez-vous nous raconter votre expérience en tant que présentatrice de la célèbre émission politique Dialogue entre Congolais ? Êtes-vous la première présentatrice de cette émission ou il y a eu quelqu’un d’autre avant vous ?

Animer « Dialogue entre Congolais » est une aventure humaine et intellectuelle d’une richesse incomparable. Cette émission, véritable institution, est un espace où les idées se rencontrent, parfois s’affrontent, et où les enjeux politiques cruciaux de notre nation sont disséquées en profondeur.

J’ai le privilège de converser avec les figures politiques les plus influentes de notre pays, mais aussi d’Afrique et du monde. Ces rencontres sont des moments forts, des occasions uniques de comprendre les perspectives et les motivations de ceux qui façonnent notre avenir. Mon rôle est de veiller à ce que le débat reste toujours équilibré et respectueux, même lorsque les opinions divergent. Il était essentiel pour moi que chaque voix puisse s’exprimer librement, dans un climat de courtoisie et d’écoute.

Comme vous le savez, ‘Dialogue entre Congolais’ a une longue histoire. Avant moi, d’autres animateurs talentueux ont façonné cette émission, chacun y apportant sa propre personnalité et son style. J’ai eu à cœur de m’inscrire dans cette tradition, tout en apportant ma propre vision et ma sensibilité.

Je suis particulièrement fière d’être la deuxième femme à qui cette responsabilité a été confiée. C’est un signe encourageant de l’évolution de notre société qui reconnaît de plus en plus la place des femmes dans les médias et dans les rôles de leadership.

Quels sont les conseils que vous pouvez prodiguer aux jeunes filles qui rêvent de devenir journaliste dans l’avenir ?

Si je devais donner quelques conseils essentiels aux jeunes femmes qui aspirent à une carrière dans le journalisme, je dirais avant tout : soyez curieuses ! Cultivez votre soif de savoir, posez des questions, explorez les sujets qui vous passionnent. La curiosité est le moteur de tout bon journaliste.

La rigueur est également indispensable. Soyez rigoureuses dans vos recherches, vérifiez vos sources, soyez précises dans vos informations. L’intégrité est la base de notre métier.

N’ayez pas peur de prendre des initiatives. Proposez des sujets, développez vos propres projets, sortez de votre zone de confort. Le journalisme est un métier qui demande de l’audace et de la créativité.

Travaillez votre plume et votre éloquence. Apprenez à écrire de manière claire et concise, à vous exprimer avec aisance et à captiver votre auditoire. La communication est notre outil principal.

Mais surtout, croyez en vous et en votre capacité à faire la différence. Le journalisme est un métier passionnant et gratifiant qui vous permettra de contribuer à la construction d’une société plus informée et plus juste.

Aujourd’hui, vous êtes journaliste politique. Avez-vous des ambitions de faire de la politique active un jour ou vous préférez continuer avec le journalisme ?

Mon parcours en tant que journaliste politique m’offre une perspective unique sur les mécanismes du pouvoir. J’observe de près les rouages du système pour comprendre les enjeux et les dynamiques qui le sous-tendent.

Cette expérience m’a donné une connaissance approfondie du monde politique, mais aussi une certaine distance.

Malgré cette connaissance, mon cœur reste attaché au journalisme. Je crois fermement que ce métier me permet d’exercer une influence positive sur la société, en éclairant les enjeux, en donnant la parole aux citoyens et en favorisant le débat public. Je me sens plus utile dans ce rôle d’observatrice et de médiatrice, sans avoir à me soumettre aux contraintes de la politique active.

Cependant, je suis consciente que l’avenir est imprévisible. Qui sait ce que les prochaines années me réservent ? Je reste ouverte aux opportunités qui se présenteront, tout en restant fidèle à ma passion pour le journalisme.

 

Propos recueillis par Daniel Aloterembi

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