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Daniel Mukoko Samba vante la Zone de libre échange continentale africaine

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Le professeur Daniel Mukoko Samba est sorti de sa réserve en démontrant l’importance de la Zone de libre-échange continentale africaine. Il a rappelé comment la RDC a finalement rejoint la ZLECAF dont le sujet a été amplement discuté, surtout avec la peur qu’elle a suscité. Même au niveau du parlement dit-il, il n’a pas été facile de faire passer la loi.

Au niveau de l’opinion, le sentiment général était que la RDC ne devait pas adhérer à cette zone, parce-qu’elle sera envahie par les produits des pays voisins.

L’Afrique, un grand marché en devenir

Pour Daniel Mukoko, l’Afrique est non seulement le continent le moins développé, mais elle est aussi vu par la plupart des habitants d’autres continents, comme étant un réservoir. Pourtant prévient-il, l’Afrique est un grand marché en devenir.

En un clin d’œil dit-il, l’Afrique c’est 20% de la population mondiale, soit 1,3 milliards d’habitants. Selon des projections, elle sera habitée par 2 milliards de personnes en 2050, mais le fait le plus marquant de la démographie africaine, c’est la jeunesse de sa population, pour la simple raison que, 40% de la population ont moins de 15 ans. Malheureusement, c’est le continent le moins développé avec seulement 3% de la richesse mondiale et 2,6% du commerce international.

Ces statistiques, a poursuivi Mukoko Samba, donnent une image de la marginalisation de l’Afrique. Mais puisque c’est un continent jeune, elle s’urbanise très vite et tous les grands pays du monde savent qu’il faudra vendre en Afrique dans les années à venir, surtout que le continent est en pleine croissance.
Selon lui, le taux de croissance en Afrique est généralement supérieur à la moyenne mondiale depuis 2000. Mais cette croissance économique est largement portée par le pétrole et les produits miniers.  » Si l’on retire l’apport de ces secteurs dans la croissance, vous verrez que le taux va diminuer assez rapidement, de 5 à moins de 5% « , a-t-il soutenu.

Quand le terrorisme se mêle à la croissance des ressources naturelles en Afrique

A en croire l’orateur, on assiste à la croissance des ressources naturelles africaines, mais la lutte contre le terrorisme devient aussi un autre facteur qui fait courir les grandes armées des grandes puissances en Afrique, notamment : la présence de l’armée française avec ses 4 bases permanentes ; les États Unis disposent de 4 sites dont un site avancé à Djibouti ; le Royaume Uni a des bases surtout dans les pays qui étaient des anciennes colonies britanniques et depuis quelques années, il y a la montée en puissance de la Russie qui multiplie des accords militaires avec certains pays africains.  » Et, si on matche cette carte à celle des ressources naturelles, on comprend facilement que l’intérêt de ces grandes puissances s’explique largement par l’exploitation des ressources naturelles africaines.

Mais pour l’Afrique, explique Daniel Mukoko, il faut refuser ce rôle marginal et de projeter une autre image.  » C’est ce qui ressort dans la vision panafricaine adoptée par les chefs d’Etat d’Afrique « , renseigne-t-il, avant d’affirmer que pour le moment, l’Afrique est très courtisée. Il cite le sommet Japon-Afrique qui se tient tous les deux ou trois ans ; le sommet Chine-Afrique ; le sommet Turquie-Afrique en préparation ; le sommet Inde-Afrique ; le sommet Union européenne-Afrique, sans compter la première édition du sommet Russie-Afrique.

l’Afrique : réservoir des matières premières ?

Daniel Mukoko estime que, dans ce monde qui devient multipolaire et où il y a des nouvelles puissances économiques, il existe la facilité de la relance vers la course aux ressources naturelles. Et donc, l’Afrique risque d’être vu, même par les nouvelles puissances émergentes, simplement comme un réservoir des matières premières.
C’est la raison pour laquelle le nouveau crédo de l’Union Africaine s’oppose à ce que l’Afrique demeure marginalisée, mais doit plutôt trouver sa place, surtout en ce moment où on constate la diminution de la puissance de certaines plus grandes économies industrielles.

Ce nouveau crédo poursuit l’orateur, consiste en une Afrique intégrée.  » Alors, si l’on parle de l’Afrique intégrée et qu’il est difficile de partir de Kinshasa à Luanda, je crois que cela nous donne une idée de ce que nous avons à faire pour réussir cette intégration de l’Afrique : une Afrique intégrée, prospère, pacifique dirigée par ses propres citoyens et représentant une force dynamique sur la scène mondiale « , a encore expliqué professeur Daniel Mukoko, qui est expert d’un panel qui a pour objectif, d’appuyer le président Félix Tshisekedi dans l’implémentation de sa mission et de son plan d’action de réflexion et de travail ainsi que préparer les prises de position sur le plan continental et différents dossiers dans ce cadre.

Ce panel coordonné par le professeur Alphonse Ntumba Luaba, comporte plusieurs autres têtes pensantes de la RDC, telles que les professeurs Isidore N’daywell, Juliane Lusenge, et Raissa Malu…

José Wakadila

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