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Dépassement budgétaire à la présidence : « comment voudriez-vous réformer les finances publiques en consommant régulièrement plus que ce qui est prévu dans votre ligne budgétaire? » ( interview)

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« La problématique de dépassement budgétaire dans les institutions congolaises et ce, à la présidence de la République est devenue récurrente et s’érige en une normalité petit à petit », regrette
l’économiste Jean Claude Guersone Bahanuzi, secrétaire exécutif du think tank Jeune Cadres de la Banque Mondiale.

Cet économiste souligne,  » les bons exemples relatifs à la bonne gouvernance devraient provenir de celle-ci ». Et de s’interroger,  » comment voudriez-vous réformer les finances publiques en consommant régulièrement plus que ce qui est prévu dans votre ligne budgétaire ? Cet aspect de choses fait croire que les réformes des finances publiques qui doivent passer par un cadre budgétaire normalisé n’est que du chimérisme ».

Le dépassement budgétaire à répétition à la présidence de la République discrédite l’impartialité de l’IGF

« L’IGF, étant un service de la présidence de la République, devrait normalement être à la hauteur de contrôler la priorité et l’importance de certaines dépenses afin d’y éviter la surconsommation des crédits budgétaires. Malheureusement, faute de le faire, beaucoup estiment que son travail est partial pourtant, elle devrait prêcher par le bon exemple en limitant que la présidence aille au-delà de ce qui lui est prévu », a t-il fait savoir.

Un impact négatif sur les finances publiques

Évalué à 483,7 milliards de CDF, le dépassement budgétaire de la présidence frôle le 120% par rapport à ce qui a prévu conformément aux prévisions. Ce dépassement récurrent une fois plus sème le doute sur la réelle volonté de s’aligner aux bonnes pratiques des finances publiques au niveau du sommet de l’Etat.

Dans cette optique, l’économiste Guersone Bahanuzi Jean Claude secrétaire exécutif du think tank Jeune Cadres de la Banque Mondiale critique et explique les probables impacts négatifs de ce dépassement à répétition en ces termes :

Sachant que le dépassement budgétaire corollairement a, une incidence négative sur l’équilibre budgétaire, l’analyste craint que certains secteurs soient privés des moyens de financement et pâtissent.

Le dépassement budgétaire a un impact négatif sur les finances publiques

 » Cette situation (dépassement budgétaire) à la présidence de la République a un impact négatif sur les finances publiques. Le budget étant équilibré en dépenses et en recettes, malgré que le nôtre demeure irréaliste, certains crédits budgétaires alloués à d’autres secteurs seraient dilapidés par la présidence. Ce qui est à la base de plusieurs scénarii entre autres :
– certains secteurs sont privés de moyens, ce qui les rend improductifs car, en RDC les dépenses liées aux institutions semblent être une priorité;
– déséquilibre dans l’exécution du budget de l’Etat, ce qui renforce davantage les inégalités  entre les institutions », explique Guersone Bahanuzi.

Pour rappel ces statistiques sont fournies par la direction générale des politiques et programmation budgétaire du ministère du Budget. Il faudra aussi noter, selon la même direction, les dépenses des institutions ont coûté au trésor public, plus de 300 millions de dollars au courant de huit premiers mois de cette année.

Hénoc Mpongo

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