L’opération de recouvrement fiscal forcé menée par la Direction générale des impôts (DGI), dans le territoire de Tshikapa-Kamonia (province du Kasaï), a provoqué un blocage complet du trafic fluvial avec des conséquences dramatiques sur le vécu de la population.
D’après le mouvement « Rien sans les femmes » qui interpelle le gouverneur de province pour des solutions urgentes, la population éprouve d’énormes difficultés à mener leurs activités, et les femmes sont les plus exposées.
« Les impôts sont nécessaires au développement, mais leur recouvrement ne doit pas sacrifier les libertés fondamentales », a recadré Julie Ochiano Nzenga, coordinatrice du mouvement dans le Kasaï, au cours d’un entretien avec la presse ce mercredi 26 mars.
En effet, depuis le début des opérations fiscales le jeudi 20 mars, toutes les pirogues ont été immobilisées par les autorités, obligeant les populations locales à traverser la rivière Luanga Tshimue à la nage, au péril de leur vie, et à renoncer à leurs activités agricoles et commerciales, menaçant leur survie économique.
Les femmes, cultivatrices et commerçantes, sont les premières victimes. Majoritaires parmi les usagers du fleuve, il leur est actuellement impossible d’accéder aux champs sans transport fluvial, avec des risques accrus pour celles contraintes à la nage.
« Pourquoi cibler les petites pirogues des paysannes plutôt que les propriétaires des embarcations ? », soulève le mouvement.
Pour y remédier, il est demandé au gouverneur :
1. La suspension immédiate du blocage des pirogues ;
2. Un dialogue urgent entre DGI, autorités locales et usagers ;
3. L’élaboration d’un mécanisme fiscal adapté aux réalités rurales.
« Nous exigeons que cessent ces méthodes qui transforment l’impôt en arme contre notre peuple », conclut la coordinatrice.
Jacques Youssein KIJAJA