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Professeur Mukoko Samba :  » Il va falloir maintenant que, les dispositions de la ZLECAF soient introduites dans nos lois nationales »

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Le Professeur Daniel Mukoko Samba a expliqué que la Zone de libre échange continentale africaine (ZLECAF) a pour objectif, de créer un marché unique avec 55 pays, au sein duquel les personnes et les biens peuvent circuler librement, développer le commerce intra africain, d’abord entre les communautés économiques régionales et puis le continent en général ; renforcer la compétitivité et soutenir la transformation économique. Et de poursuivre, c’est un long processus qui va passer par trois phases :

– libéraliser le commerce des biens et services (cette phase a déjà fait l’objet d’un protocole qui a été signé et les opérations commerciales de la zone de libre échange ont été lancées le 1er janvier 2021) ;
– les pays membres négocient les protocoles sur la concurrence, l’investissement et les droits de propriété intellectuelle ;
– ainsi que le commerce électronique.

Il a indiqué que le protocole sur le commerce des biens et services vise la réduction des tarifs douaniers entre les pays membres, la facilitation de commerce des services ainsi que la mise en place de certaines normes sanitaires et d’une élimination technique de certaines barrières non tarifaires.

Pour le moment a rappelé Daniel Mukoko, sur 55 Etats africains, 54 ont signé le traité, en dehors de l’Érythrée ; tandis que plus de 15 Etats ont déjà ratifié le traité qui est bel et bien entré en vigueur.

Le Professeur Mukoko explique en outre, que l’Afrique n’est pas le seul continent où l’on retrouve une zone de libre échange. Toutes les grandes puissances d’ailleurs  visent à faire partie des zones de libre échange.

Mais adhérer à une zone de libre échange a des coûts, notamment par la perte de la recette douanière, pour la simple raison que, les tarifs douaniers imposés sur les biens en provenance d’un pays africain entrant en RDC, seront soit éliminés ou radicalement diminués.

Ensuite, il y a des pays qui vont profiter facilement de leur adhésion dans cette zone de libre échange. C’est le cas des pays qui sont déjà largement ouverts et ceux qui disposent d’une base industrielle assez élevée comme l’Afrique du Sud, alors que d’autres pays pourraient souffrir de cette adhésion. C’est là où ça fait mal, regrette Professeur Mukoko Samba. Et d’ affirmer, « il y a aussi des gains, notamment la réduction des coûts des matières premières, et à long terme, l’amélioration de l’efficacité des entreprises nationales.  » Toutes les études montrent que les coûts se font sentir dans le court et moyen terme. Mais dans le long terme, « adhérer à une zone de libre échange procure des gains qui dépassent les coûts de courts termes qui sont représentés par la diminution des recettes douanières « , a-t-il fait savoir.

Daniel Mukoko explique par ailleurs que, la ZLECAF se fait de manière progressive. On a  différencié les pays moins développés et les autres pays, comme la RDC qui est un pays moins développé, dans lequel l’élimination des barrières tarifaires va se faire sur une période beaucoup plus longue que les autres pays membres considérés comme plus ou moins développés.

Un travail de longue haleine

Tout compte fait, Daniel Mukoko estime qu’il y a énormément du travail à faire, lorsqu’on adhère à une zone de libre échange. En RDC dit-il, la loi a été votée par les deux chambres du Parlement et promulguée par le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi. Il reste à déposer les instruments de ratification à l’Union Africaine (UA).  » Il va falloir maintenant que, les dispositions de la ZLECAF soient introduites dans nos lois nationales. Nous ne cessons de dire et de rappeler aux membres du gouvernement, qu’il faut maintenir le rythme de ces réformes parce-que, plus nous travaillons à introduire les dispositions de la ZLECAF dans nos lois nationales, le pays tardera à tirer profit de son adhésion à ladite structure « , a encore déclaré Daniel Mukoko, avant d’appeler la RDC de procéder à l’amélioration des infrastructures et développer les plateformes logistiques du commerce extérieur, afin de tirer réellement profit de l’adhésion à la zone de libre échange.

Cet ancien ministre du Budget a insisté sur  » la collaboration qui devra exister entre la RDC et ses 9 voisins frontaliers, pour disposer d’un Guichet Unique du commerce extérieur, et travailler ensemble pour éliminer les barrières non tarifaires qui font perdre du temps aux commerçants qui veulent échanger des biens entre deux pays ».

Daniel Mukoko Samba est professeur d’économie à l’Université de Kinshasa,  il a été directeur de cabinet de l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito, ensuite ministre du gouvernement Matata Ponyo.

José Wak & Hénoc Mpongo

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