La fin du 19è Sommet de la Francophonie a été marquée par un mini-incident provoqué par le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi, qui a boycotté la séance à huis clos organisée samedi 5 octobre après l’omission par le président français, en son discours d’introduction, du conflit dans l’est de la RDC tout en évoquant les crises à travers le monde. À cet effet, Emmanuel Macron a tenté de dissiper tout malentendu sur cette question.
« Qu’il n’y ait pas malentendu. Hier, je l’ai dit moi-même, je n’ai été que parcellaire dans les citations. Il y a beaucoup de crises, de tensions, de guerres que je n’ai pas citées », a réagi samedi soir Emmanuel Macron en conférence de presse.
Le président Macron précise que la guerre au Nord-Kivu (RDC) est, durant les deux jours du Sommet, le conflit sur lequel il s’est attardé lors des rencontres parallèles. Il souligne également que la France et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) restent mobilisées pour résoudre cette crise qui frappe la RDC.
« Nous encourageons très clairement la RDC et le Rwanda à parvenir à un accord dans le cadre de la médiation angolaise, et l’OIF doit jouer un rôle en soutien des efforts régionaux à ce titre, et je l’ai dit successivement au président Tshisekedi et au président Kagame. Pour ce qui est de la France, nous avons toujours été clairs et je l’ai redit à l’un à l’autre, nous appelons au retrait du M-23 et des troupes rwandaises. Nous appelons aussi à procéder au démantèlement des FDLR et de tous les groupes armés en RDC, et à l’arrêt des discours de haine », a-t-il déclaré.
Dans la foulée, le locataire de l’Elysée a encouragé un processus avec le M-23 et toutes les composantes politiques pour permettre un chemin vers la paix et le plein retour de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC.
Entretenant de bonnes relations avec les présidents Tshisekedi et Kagame, Emmanuel Macron a tenté, à l’occasion de ce premier sommet depuis 33 ans sur le sol français, de favoriser la poursuite des discussions engagées dans le processus de Luanda, discussions qui ont récemment connu un coup d’arrêt.
« Il n’a pas été souhaité une réunion à trois que j’appelais à mes vœux, je crois que la situation est encore trop tendue… Nous allons continuer de nous engager sur la base des principes que nous avons toujours tenus, aux côtés de la médiation angolaise, il faut des efforts de part et d’autre », a-t-il dit.
Parallèlement, la classe politique congolaise condamne l’omission du conflit à l’Est par Emmanuel Macron, notamment le président de l’Assemblée nationale Vital Kamerhe qui a jugé « injuste » que l’Ukraine et Gaza soient mentionnés dans les discours internationaux, mais jamais la RDC.
Cink Inkonge