L’Accord signé le vendredi 25 avril à Washington entre Kinshasa et Kigali a été au centre d’un entretien qu’Eugène Diomi Ndongala a accordé ce samedi 26 avril 2025 à MCP.
“En tant que Congolais profondément attaché à l’avenir de notre nation, je ne peux qu’accueillir avec un optimisme prudent mais sincère la signature de la Déclaration de principes entre la République démocratique du Congo et le Rwanda, survenue le 25 avril 2025 à Washington, sous les auspices du secrétaire d’État américain Marco Rubio”, a-t-il lancé au début de la conversation.
Cet accord, paraphé par les ministres des Affaires étrangères de la RDC et du Rwanda, “représente une étape décisive dans notre quête de paix et de prospérité, après des décennies de tensions et de souffrances dans l’Est de notre pays”, a-t-il poursuivi.
“Mais aujourd’hui, je vois dans cet accord un tournant, une volonté partagée de briser ce cycle infernal. Ce qui me frappe dans cette Déclaration de Principes, c’est son ambition de s’attaquer aux racines mêmes du conflit. Lorsque j’ai lu les engagements pris (reconnaissance mutuelle de notre souveraineté, cessation du soutien aux groupes armés, coopération sécuritaire), j’y ai vu un message clair : nos deux nations veulent écrire une nouvelle page”, a constaté Diomi.
Le fait que cet accord ait été signé à Washington, avec le soutien des États-Unis, “renforce ma conviction qu’il ne s’agit pas d’une simple poignée de main symbolique, mais d’un projet soutenu par une dynamique internationale qui nous dépasse et nous oblige à réussir”.
Ce qui enthousiasme particulièrement Diomi Ndongala, c’est la portée concrète de cet accord. Sur le plan sécuritaire, l’engagement à mettre fin au soutien aux groupes armés et à créer un mécanisme de coordination conjointe représente une avancée majeure. “Imaginez un instant : si le Rwanda et la RDC unissent leurs efforts pour pacifier nos frontières, le M23/AFC et autres milices perdront leur oxygène. Cela signifie moins de fusils dans nos villages, moins de peur pour nos enfants, moins de morts. Le soutien à la Monusco est également une garantie que la communauté internationale restera à nos côtés pour veiller à ce que ces promesses se traduisent en actes concrets”, a-t-il expliqué, soulignant l’importance du soutien international.
Mais cet accord ne se limite pas à la sécurité. Il porte aussi une vision économique capable de transformer toute la région. “En tant que Congolais, nous savons que nos sols regorgent de richesses minières : cobalt, lithium, mais aussi un grand potentiel hydroélectrique. Pendant trop longtemps, ces richesses ont été une malédiction, attisant les convoitises et les conflits. Aujourd’hui, l’accord parle d’intégration économique, avec des investissements américains dans ces secteurs clés. Cela pourrait signifier des emplois pour notre jeunesse, des infrastructures pour nos communautés et une coopération avec le Rwanda qui remplacerait la compétition par la complémentarité…”, a-t-il ajouté.
Et puis, il y a l’aspect humain, qui touche au plus profond. L’engagement à faciliter le retour des réfugiés et des déplacés internes, avec le soutien de l’ONU, représente une promesse de dignité et de reconstruction pour ceux qui ont souffert.
Une feuille de route ambitieuse
D’ici le 2 mai 2025, les deux pays doivent finaliser un accord de paix complet, avec une réunion à Washington pour résoudre les différends. “C’est exactement ce que j’avais envisagé dans ma réflexion, publiée en mai 2024, intitulée « Donnons une chance à la paix »”, a rappelé Diomi Ndongala.
Aux Congolais réticents, ce dernier a tenu à rassurer que cet accord représente une véritable opportunité offrant les outils pour faire taire les armes, relancer l’économie et ramener des familles chez elles.