L’atmosphère politique est de plus en plus morose en République démocratique du Congo. Il est désormais claire que la coalition Fcc-Cach n’était pas fondée sur des bases sincères. Le sourire aux lèvres entre les deux principaux partenaires cachait bien des choses. Kabila et Tshisekedi faisaient donc semblant de s’amouracher après la présidentielle de 2018. Mais leurs bases respectives ne se faisaient pas de cadeau.
Plusieurs décisions du président de la République Félix Tshisekedi ont été négativement critiquées et boudées par ses propres partenaires. Ces derniers l’ont accusé plus d’une fois de violer intentionnellement la Constitution.
En plein partenariat, un acteur majeur du Cach a été éjecté du bureau de l’Assemblée nationale. Jean-Marc Kabund, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a promis le retour de la manivelle au Fcc, promettant à ses membres la traversée du fleuve Congo par nage.
Au retour, le Cach a profité d’une situation pour pousser le ministre de la Justice à la démission. Tunda Ya Kasende a été déboulonné et n’est jamais remplacé jusqu’à ce jour.
A partir du mois d’octobre, les choses sont allées trop vite. Le 26 de ce mois, Fatshi appelle la classe politique et la société civile aux consultations. Celles-ci débutent le 2 novembre, des invités, toutes tendances politiques confondues, défilent au Palais de la nation jusqu’au 25 du même mois. Le Fcc boycotte ce rendez-vous, mais plusieurs acteurs de sa plateforme passent outre le mot d’ordre.
Le 6 décembre, Félix Tshisekedi annonce officiellement la fin de la coalition, promet de nommer prochainement un informateur pour identifier la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale, après avoir constaté que plusieurs élus ont adhéré à l’idée de l’Union sacrée de la nation.
Dans cette nouvelle dynamique, le perchoir de la chambre basse est touchée. Au terme d’une motion de défiance, Jeanine Mabunda tombe, avec elle tout le bureau.
Et la crise s’aggrave. Le Fcc accuse l’Udps de corrompre ses députés pour faire partir le bureau de l’Assemblée nationale.
Comme si cela ne suffisait pas, Joseph Kabila, autorité morale du Fcc, rate, par deux fois, son déplacement pour Lubumbashi. On évoque des raisons météorologiques, mais l’opinion soupçonne des motivations politiques. Finalement, il embarque pour Kolwezi, mais ne fait aucunement allusion à la situation qui secoue sa famille politique, lors d’un meeting pour la circonstance.
Pour l’heure, Félix Tshisekedi rêve de piloter seul le Boeing RDC. Il l’a dit le 14 décembre, lors de son adresse, devant les deux chambres du Parlement réunies en Congrès.
Mais l’autre camp n’entend pas se laisser faire. Déjà, des stratégies sont mises sur pied pour garder la majorité à l’Assemblée nationale.
La bataille s’annonce rude. D’aucuns se demandent d’ailleurs si le couvre-feu sanitaire qui débute ce 18 décembre n’est qu’un prétexte, les vraies raisons étant politiques.
Actuellement, Fatshi s’engage dans une voie de non retour. Kabila, de son côté, garde silence, malgré que ses lieutenants font des déclarations.
LM