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Projet de loi pour la Justice transitionnelle : ”Ce n’est pas une chasse à l’homme, c’est rendre vives les essences de l’État”, Pr Luzolo Bambi

Emmanuel Luzolo Bambi Lessa
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L’ancien ministre de la justice saisit la volonté manifeste du chef de l’Etat de ne pas laisser impuni les crimes commis en République démocratique du Congo pour la mise en place de la Justice transitionnelle, une panacée qui va consacrer l’avènement de l’État de droit.

Pour le professeur Luzolo Bambi, ce n’est pas en vain que la RDC base sa devise sur Justice-Paix-Travail qu’elle doit promouvoir car se référant même aux écritures, ”seule la Justice élève une nation ».

Cette justice doit passer par la prise en compte de tous les desiderata en vue d’aplanir les divergences. La plus flagrante sur laquelle martèle le professeur Luzolo Bambi qui subsiste jusqu’à ce jour relève des crimes commis dans l’Est du pays causant la mort des six millions de personnes, une catastrophe humanitaire dont personne ne parle. Alors que le pays aspire à une justice équitable, ”peut-on espérer construire l’Etat de droit sur les cendres des victimes ? ». Une plaie béante dont la cicatrisation passe par la recherche de vérité, la poursuite des auteurs des crimes et la réparation. Ceci passe par la Justice transitionnelle qui ”n’est pas une chasse à l’homme”, mais ”c’est rendre vives les essences de l’État de droit ».

Au cours de la deuxième et dernière journée du séminaire organisé par le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) en faveur de journalistes sur la question de la Justice transitionnelle, l’ancien ministre de la justice a préconisé la proposition d’un projet de loi organique en vue de régler les problèmes liés à la sécurité qui gangrènent la RDC depuis 1998-2002 à ce jour, dont les corollaires continuent de sévir en Ituri et au Nord-Kivu pourtant sous Etat de siège. Dans ce cycle de violences, la justice transitionnelle s’avère le point de départ.

C’est à travers elle que l’on peut résoudre, de manière holistique, les problèmes centraux contenus dans le rapport Mapping qui constituent, en réalité, un frein pour l’avancement de la Nation. Par elle également, les problèmes d’immunités et d’intouchabilité seront réglés pour mettre un terme à la prime à la nuisance, une démarche à la base de la cassure de la société : autant d’amnistie pour les auteurs des crimes graves et internationaux et pas de réparation pour les victimes.

Par ailleurs, on ne peut envisager réellement un État de droit sans la dépénalisation du délit de presse et la protection du journaliste.

La RDC qui survit avec un lourd passif que les élections de 2006, 2011 et 2018 n’ont pu apaiser doit s’ouvrir à la Justice transitionnelle, la réponse, ”pour goûter aux plaisirs d’un Etat de droit”.

Notons que ”Un peuple qui ne pas se souvenir de son passé est condamné à le répéter”.

”Il n’y aura rien sans la Justice transitionnelle”, conclut le professeur Luzolo Bambi.

Bell’amie O.

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