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Beni : 5 civils tués et 4 autres grièvement blessés dans une attaque des ADF à Mavivi

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Au moins cinq civils ont été tués et quatre autres grièvement blessés dans une attaque attribuée aux rebelles des Forces démocratiques alliées (ADF) à Ngite, dans le territoire de Beni, province du Nord-Kivu. L’attaque, survenue dans la nuit de vendredi 7 à samedi 8 mars 2025, a également conduit à l’enlèvement de sept personnes, tandis que plusieurs maisons ont été pillées et incendiées.

Au lendemain du drame, un spectacle de désolation régnait à Ngite. De la fumée s’élevait encore des décombres, tandis que des civils en larmes tentaient de retrouver leurs proches disparus. Ceux qui avaient fui revenaient progressivement pour constater les dégâts.

« Ils ont brûlé la maison alors que j’y étais. J’ai failli mourir à l’intérieur. Je les ai aperçus à l’extérieur alors que je tentais de sortir. Quand ils sont partis, je me suis réfugié sous un avocatier. Ils ont tiré sur un civil, et moi, je rampais pour m’éloigner d’eux. C’est là que j’ai découvert qu’ils avaient tué ma mère, brûlée dans la maison. Les militaires sont arrivés et ont commencé à poursuivre l’ennemi. Ça crépitait très fort. Ils ont tué ma mère, pillé nos deux chèvres et emporté plusieurs autres biens avant d’incendier la maison », raconte M. Osé, un rescapé.

Des attaques de plus en plus récurrentes

Cette attaque s’ajoute à une longue série de violences dans le groupement Batangi-Mbau. Selon la société civile, plus de 35 civils ont été tués dans plusieurs villages depuis le début de l’année 2025.

« Dans le groupement Batangi-Mbau, nous sommes totalement menacés. Imaginez, depuis janvier, nous avons documenté plus de 36 personnes tuées dans différentes attaques. Il y a un relâchement dans les opérations contre les ADF. Nous avons ici les FARDC, nous avons l’armée ougandaise, mais ils n’ont pas réagi. Pourtant, des alertes avaient été lancées depuis deux semaines sur leur présence aux alentours », déplore Katembo Kisaki Louis.

Certains habitants attribuent la recrudescence des attaques à l’insuffisance des effectifs militaires dans la région. Alors que plusieurs civils envisageaient de quitter le village après l’attaque, un officier des FARDC a tenté de rassurer la population en annonçant l’arrivée imminente de renforts pour renforcer la sécurité.

 

Delphin Mupanda / MCP, Nord-Kivu

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