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Criminalité à Kinshasa : d’où proviennent les armes utilisées par les braqueurs ?

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Des cas de braquages ne cessent de se multiplier ces dernières semaines dans la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

Les shops, bureaux de change, pharmacies, stations-services et bien d’autres commerces sont les principales cibles de ces braqueurs qui opèrent en pleine journée sans être inquiétés.

La rédaction de MCP a rencontré une des victimes de ce phénomène de braquage dans la commune de Lemba où l’opération a coûté la vie à deux personnes, notamment un policier commis à la garde de sa pharmacie et un conducteur de taxi-moto.

« Lorsque les criminels sont arrivés, ils se sont d’abord attaqués au policier qui était au poste. Après discussion, ils lui ont tiré quatre coups de balles à bout portant. Ils ont également commencé à tirer en l’air pour disperser les passants. Le périmètre du crime s’est vidé pendant 15 minutes, temps qu’a duré l’opération. Ils sont entrés dans la pharmacie et ont commencé à intimider le personnel, en criant, pour avoir de l’argent, accompagné de tirs à l’intérieur même de la pharmacie. Ils ont pris l’argent, les téléphones, l’ordinateur et ils sont sortis. En sortant, ils ont vu un conducteur de taxi-moto qui passait, et ils ont tiré sur lui avant de disparaître », a témoigné Jeannot Malu Mayoyo, tenancier de la pharmacie.

Selon un acteur de la société civile interrogé à ce sujet, la criminalité urbaine, notamment le braquage dans la capitale congolaise, est plus liée à la crise économique et sociale qui touche plusieurs jeunes suite au manque d’emploi.

« Nous analysons tous ces faits comme une crise. C’est-à-dire, il y a un lien avec la crise économique et sociale que nous vivons dans notre pays où vous avez la majorité de la population qui vit avec environ 2 $. Des étudiants terminent l’université, mais manquent d’emplois. Les plus faibles s’organisent en groupes de gangs pour commettre ces crimes et gagner facilement l’argent… », a dit Valery Madianga, de la société vivile, coordonnateur national de CREFDL.

A la question de savoir pourquoi y a-t-il prolifération des armes en circulation à Kinshasa, Valery Madianga a révélé que « certains agents de l’ordre font louer les armes aux braqueurs moyennant 10 $, 20 $ », surtout qu’ « il n’existe pas de marchés noirs à Kinshasa où les gens peuvent s’en procurer ».

Suite à la recrudescence de l’insécurité dans la ville de Kinshasa, Jeannot Malu Mayoyo, victime de braquage à Super Lemba qui a perdu ses biens et un de ses agents, demande à l’État congolais de sécuriser la population et ses biens.
« Investir au Congo devient un véritable problème. Je ne sais pas si tout le monde va croiser les bras pour attendre la manne tomber du ciel. Nous nous débrouillons et nous donnons du travail à une ou deux personnes. Mais si nous ne sommes pas sécurisés, nous sommes obligés d’abandonner. Nous demandons à l’État congolais de veiller sur cet aspect et de faire en sorte que ce phénomène de criminalité et braquage prenne fin ».

Contactés à ce sujet, les services du commissaire divisionnaire adjoint de la police/ville de Kinshasa, Blaise Kilimbalimba, ont répondu en ces termes. « Le général Blaise Kilimbalimba ne se prononcera pas uniquement que sur ce sujet. Les services travaillent quant à ce, et c’est l’objectif des bouclages en cours ces derniers temps dans les camps militaires et policiers, et ailleurs. Donc, les enquêtes sont en cours… dans la sécurité, les braquages sont des cas particuliers ».

 

Joslin Lomba

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