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Équateur : des remous autour de l’utilisation des fonds destinés à la construction du sanctuaire de Bakandja

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L’Association pour la réclamation de la construction et de l’achèvement du sanctuaire de Bakandja Isidore à Bokote (ARCASBIB) sollicite l’ouverture d’une enquête sur l’utilisation de près de 4 millions de dollars américains débloqués par le gouvernement congolais. Ces fonds étaient destinés à la construction du sanctuaire dédié au bienheureux Isidore Bakandja, dans le territoire de Bolomba, province de l’Équateur.

Dans un mémorandum déposé ce mercredi 16 avril 2025 à la Présidence de la République, l’association déplore la suspension des travaux, près de trois ans après la pose de la première pierre par l’ancien Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde, en présence de l’actuel ministre de l’Aménagement du territoire, Maître Guy Loando.

Selon l’ARCASBIB, l’entreprise adjudicataire n’a presque pas évolué dans les travaux, alors que ce sanctuaire est censé jouer un rôle central dans l’attractivité touristique de la région.

« Sur le terrain, il n’y a eu qu’un semblant de début des travaux. Aujourd’hui, cela fait presque deux ans que tout est à l’arrêt, les travaux étant abandonnés au niveau des fondations. Les 4 millions USD décaissés semblent injustifiés. Face à cette magouille, l’archevêque de l’archidiocèse de Mbandaka-Bikoro, Son Excellence Ernest Mboko, a même sanctionné des prêtres pour leur implication dans un possible détournement de fonds », a déclaré Cédric Ingele, porte-parole de l’association.

Dans la même déclaration, l’ARCASBIB salue la volonté politique du chef de l’État dans la lutte contre la corruption et propose plusieurs recommandations :

Instruire l’Inspection générale des finances à diligenter une enquête urgente sur la gestion des fonds publics alloués au projet.

Écarter l’entreprise Relief, jugée fictive, du circuit financier du projet.

Confier le chantier à une entreprise de construction sérieuse et qualifiée.

Démenti de l’abbé Bokole

En réaction, l’abbé Guy René Bokole Mompongo Mo Imana, chargé des relations extérieures et superviseur du projet, a catégoriquement rejeté les accusations de détournement.

Lors d’un point de presse, il a affirmé que l’église catholique avait choisi de garder le silence face à une procédure qu’il qualifie de « vicieuse et intimidante, alimentée par des allégations infondées et lourdes de conséquences ». Il a dénoncé la manipulation par certains jeunes et députés qu’il a qualifiés de « mendiants », soulignant qu’ils ne maîtrisent même pas le montant réellement décaissé.

« Certains parlent de 2.150.000 USD, d’autres de 4 millions USD. Or, le montant versé dans le compte de l’archidiocèse ne correspond à aucun de ces chiffres », précise-t-il.

L’abbé Bokole a également nié les accusations selon lesquelles l’archevêque aurait renvoyé des prêtres pour détournement. « C’est faux. L’église m’a même confié d’importantes missions, preuve de la confiance qu’elle place en moi. Le père Maurice Mazikimba Azikimba, tout comme moi, a été envoyé en études au troisième cycle à l’UCC, ce qui nécessite forcément la recommandation de l’évêque », a-t-il expliqué.

Il a rappelé que le projet est encadré par un contrat tripartite entre le gouvernement congolais (via le ministère de l’Aménagement du territoire), l’archidiocèse de Mbandaka-Bikoro et le Groupe Relief, chargé de l’exécution.

« Il y a eu, il y a, et il y aura toujours des réunions et des rapports d’évaluation entre les trois parties. Nous ne sommes pas tenus de répondre à un groupe d’individus irrespectueux, toujours prompts à mentir », a-t-il conclu.

 

Prince Wello

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