Après quelques mois d’accalmie, la population de plusieurs villages du territoire de Bagata, dans la province du Kwilu (Sud-Ouest de la RDC), est de nouveau en proie à une grande psychose. Le phénomène Mobondo, qui avait reculé ces derniers mois sous la pression des opérations de l’armée, refait surface.
Grégoire Muntulu, cadre de la société civile du territoire de Bagata, a indiqué que ces miliciens armés commettent également des exactions physiques à l’encontre des populations locales.
« Ces Mobondo ont déjà occupé 11 localités, tout en portant atteinte à l’intégrité physique de paisibles citoyens. Les villages de Lwono, Nselemwebi, Kipanki, Makomako et Mvulabango figurent parmi les zones occupées. Ils pillent les biens des habitants », a-t-il déclaré.
Muntulu a précisé que certains villages ont été complètement désertés par leurs habitants, ce qui a facilité leur occupation par les miliciens.
De son côté, Garry Sakata, député national élu de Bagata, confirme cette information et dénonce une insécurité persistante dans la région.
« Certains de ces villages, comme Nselemwebi, Makomako et Mvulabanko, ont été entièrement abandonnés par leurs habitants. Les populations se sont réfugiées à Bandundu-ville, à Kinshasa ou encore à Kenge, dans la province voisine du Kwango. Aujourd’hui, les Mobondo ont confisqué leurs terres, leurs champs et même leur bétail, dont ils se sont faits les éleveurs », a-t-il déploré.
Le député révèle également que dans des localités comme Lwono, les miliciens perçoivent désormais des taxes, preuve de l’instauration d’une administration parallèle.
« Il s’agit clairement d’une rébellion », a-t-il martelé.
Badylon Kawanda Bakiman