La coalition des Forces armées de la RDC (FARDC) et les Forces de défense du peuple ougandais (UPDF) annonce avoir neutralisé un combattant des Forces démocratiques alliées (ADF), groupe armé d’origine ougandaise revendiquant son allégeance à l’État islamique. C’était au cours des affrontements qui les ont opposés vendredi 11 avril 2025 à Mayangose, dans la région de Beni, aux environs du parc national des Virunga, où ils auraient déjà érigé un bastion.
« Hier, nous avons découvert un campement des ADF et les affrontements avec l’ennemi s’en étaient suivis. Ce matin, on a un bilan provisoire d’un ADF terroriste neutralisé », a annoncé le lieutenant-colonel Mak Hazukay, porte-parole des opérations Sukola 1 Grand Nord et du Front Nord.
D’après le porte-parole de l’armée dans la zone, les rebelles ADF tentent de regagner leurs anciens bastions, d’ores et déjà conquis par les forces de la coalition FARDC-UPDF. D’où l’appel à la population à la vigilance sur le mouvement des assaillants, en cette période des opérations.
« Le message le plus fort que nous donnons, la population doit retenir que [Mayangose] c’est une zone où nous sommes en train de travailler parce que l’ennemi voudrait regagner ses anciens bastions et là un travail est en train de se faire pour éviter des dégâts collatéraux. Nous appelons donc la population à la vigilance. C’est-à-dire que pour accéder à Mayangose, il faudra s’identifier ou signaler sa présence auprès des unités qui sont déployées dans la zone pour éviter les dégâts collatéraux », a-t-il exhorté.
La rançon, un nouveau mode de financement
Ces affrontements interviennent 5 jours après le massacre de 11 personnes dans la zone de Mayangose, des cultivateurs kidnappés dans leurs champs dont les corps ont été retrouvés à Bukere. Plusieurs autres personnes restent encore en captivité, les assaillants, selon certains témoignages, demandent déjà des rançons à leurs familles, exigeant via les téléphones des victimes, des sommes allant de 2000 à 5000 dollars américains.
C’est un mode de financement des ADF depuis plusieurs années, mais ignoré encore dans l’opinion publique. Les familles des victimes préfèrent garder silence, craignant pour la sécurité des victimes.
Un groupe plutôt affaibli
Malgré leurs attaques sporadiques dans certains villages, les ADF sont largement affaiblis par les opérations de la coalition FARDC-UPDF. Ces opérations lancées depuis novembre 2021, ont permis la destruction de leurs grands bastions, la neutralisation ou la capture de plusieurs de leurs principaux commandants de terrain, ont toujours annoncé les forces de la coalition.
Dans un rapport, le Bureau des Nations unies pour la lutte contre le terrorisme, indique que depuis près d’un an, la République démocratique du Congo et l’Ouganda n’ont subi aucun bombardement des ADF, et l’utilisation d’engins explosifs improvisés a fortement diminué.
Les États membres attribuent cette situation à une perturbation réussie des réseaux d’approvisionnement en matières premières pour les explosifs et les détonateurs, ainsi qu’à la pression exercée par les opérations militaires conjointes « Shujaa », impliquant les armées congolaise et ougandaise, qui ont contraint les ADF à se déplacer régulièrement, rendant difficile la mise en place de laboratoires de fabrication d’engins explosifs.
Delphin Mupanda/MCP, Nord-Kivu