La synergie syndicale du secteur de la santé de la province du Kasaï-Central a tenu une déclaration ce vendredi 18 octobre 2024. Frustrées par le non-respect des accords de Bibwa par l’État congolais et dans un climat de tension croissante, les unions représentant les cadres et agents de santé ont annoncé une grève générale illimitée à compter de la semaine prochaine (mercredi 23 octobre) si leurs revendications ne sont pas satisfaites.
La déclaration lue par la porte-parole de la synergie syndicale a évoqué les difficultés rencontrées par les professionnels de santé en raison de l’inaction gouvernementale.
« Nous sommes à bout de nerfs. Les accords de Bibwa qui avaient été signés dans un esprit d’espoir et de progrès, n’ont jamais été appliqués dans leur intégralité. Nous ne pouvons plus rester silencieux face à cette injustice », a-t-il déclaré devant une assemblée de journalistes et de représentants de la société civile.
Les accords de Bibwa, signés en 2023, portaient notamment sur l’amélioration des conditions de travail, le renforcement des capacités des hôpitaux, l’augmentation des salaires et la garantie de la sécurité pour les travailleurs de la santé. Cependant, à ce jour, peu de progrès tangible a été enregistré, incitant les syndicats à prendre cette mesure drastique.
Un secteur en crise
La santé publique dans la province du Kasaï-Central est, selon des experts, à un tournant critique. Avec une infrastructure souvent vétuste, un personnel sous-payé et un manque d’équipement adéquat, les hôpitaux et cliniques sont en proie à une crise chronique. Les agents de santé, dont le dévouement est souvent mis à l’épreuve, soutiennent que leurs efforts pour fournir des soins de qualité à la population sont entravés par des conditions de travail inadéquates.
« Nous ne pouvons pas continuer à travailler dans de telles conditions. Chaque jour, nous sommes confrontés à des défis qui mettent en péril non seulement notre travail, mais aussi la santé et le bien-être des Congolais », a affirmé une infirmière en poste dans un hôpital de la région.
Suite à cette annonce, plusieurs associations de la société civile et groupements communautaires ont exprimé leur soutien à la synergie syndicale, mettant en avant l’urgence de la situation.
« La santé est un droit fondamental. Si les agents de santé ne sont pas soutenus, cela affecte directement la population. Nous espérons que le gouvernement prenne cette déclaration au sérieux », a déclaré un représentant d’une organisation non gouvernementale locale.
De son côté, le gouvernement provincial a, jusqu’à présent, gardé le silence face à cette menace de grève. Toutefois, des sources proches de l’administration évoquent des discussions en cours pour tenter de résoudre ce conflit avant qu’il ne s’aggrave.
Les responsables sont sous pression pour trouver des solutions à court terme, notamment en prévoyant une rencontre avec les leaders syndicaux pour rediscuter des points les plus critiques des accords de Bibwa.
Vers une mobilisation générale ?
Alors que la date fatidique approche, les syndicats de santé préparent une mobilisation qui pourrait inclure des manifestations et des actions de sensibilisation pour alerter l’opinion publique sur la situation du secteur. Les agents de santé promettent de rester unis et déterminés dans leur lutte pour leurs droits et ceux des patients qu’ils servent.
